Ce que l’art fait à son approche excède les plaisirs que l’on peut y trouver. Le beau n’est pas toujours agréable. Parfois le beau est aux portes du terrible. Il peut nous remettre en question et faire bouger les lignes de nos pensées comme de nos actions. L’art peut donc nous aider à évoluer comme êtres humains. Le « choc esthétique » a des impacts sur les individus qui n’ont pas été encore été exploités dans leur plein potentiel dans le domaine de la santé. De nos jours, grâce au développement de technologies d’imagerie médicale, sous l’impulsion de la découverte des neurones-miroir -qui seraient le fondement neurologique de l’empathie- (Rizzolatti et al. 1986-2002), de la découverte des marqueurs somatiques (A. Damasio, 1995, 2003) -sur le rôle de l’émotion dans la cognition-, les technologies, les sciences cognitives, la psychologie et l’art se sont rapprochées de l’esthétique en ouvrant d’autres horizons cliniques. Une vaste littérature essaye de comprendre l’expérience esthétique avec des moyens scientifiques (K. Zoi, V. Marine, 2016 ; Y. Bressan, 2019) indiquant que l’art peut avoir des effets bénéfiques, voire thérapeutiques sur des personnes ayant des conditions physiques, psychologiques et des situations de vie très différentes. L’art peut avoir un impact sur des patients ayant des troubles alimentaires (M. Savidaki et al., 2020), dans les déchirements possibles autour des questions d’identification et de genre (L. Green, 2009), de la démence précoce ou sénile (C. Reel, 2019) ou encore sur des patients oncologiques en soins palliatifs (A. Santarpia, et al. 2015).
En menant des recherches sur la réception de l’œuvre d’art et ayant toujours été très intéressé par la psychologie je m’intéresse à la manière dont les œuvres d’art et des dispositifs interactifs peuvent avoir un impact sur la vie de personnes aux différents profils et conditions.
